Aquarelle sèche de Danielle Richard
Changeantes
Étrangeté de mon corps qui change
Quitte la forme ronde de l’innocence
Qu’enfant on attribuait à l’ange
Passée la ronde forme femme
Qui détournait le regard du désir
La cape fluide enfin se referme
Sous l’élégance de la grâce fin
L’expérience fortune se raffine
De tout geste approprié à l’instant
La lenteur défile les jours tranquilles
Les ambitions se déposent lentement
Sur le regard jeté derrière l’épaule
Qu’ai-je semé pendant tout ce temps
Que du vent n’était-ce pas tant
Et pourtant je me sens pleine
Je déborde d’envie de partage
Mais mon corps me défie, se rebelle
Crie toutes ses douleurs nouvelles
Même dans mes insomnies me boude
Paralysant mes élans fougues
Aux heures productives d’avant
Comme un jardin qu’on redonne à la nature
Mon instinct redevient sauvage
Entêté, mêlé telle une vraie mule
Insouciante des froissants ravages
Je n’ai plus le coeur à piler sur le mien
Pour satisfaire les caprices des faibles
Dans mon épicentre s’érige la déesse
Droite, solide et puissante
De toutes les femmes de l’histoire
En son coeur tout l’amour de la sagesse
De reconnaître l’enfant univers
Même s’il s’entête au pouvoir et la guerre
Stable mon centre berçant à la transe
De la spirale éternelle de toute chose
De la mère-terre à la racine de l’être
Veillant à l’éveil de la conscience
À nos mémoires enfouies profondes
Libres penseurs de l’entier monde.
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