Danielle Richard

Auteure-Musicienne et Femme du XXI siècle

Poète musicale du Swang

Après avoir été celle qui dérange au sein du groupe La Cage de Bruits, l’oiseau rare Danielle Richard renait de ses cendres et quitte l’énergie brute pour la transformer en swing qui soigne. 

Danielle Richard ensembles – SD 480 p

Danielle Richard ensemble

Grande exploratrice des lumières qui émanent de l’intérieur de l’être, c’est avec une poésie empreinte d’humanisme visionnaire que Danielle Richard auteure-compositeure-interprète propose un spectacle de chansons porte bonheur à saveur jazz. 

Une belle randonnée à travers les sagesses soutenantes rencontrés sur les sentiers d’une vie bien remplie.  Elle partage généreusement sa passion de vivre accompagnée par d’excellents musiciens qu’elle qualifie de merveilleux lumineux.  Une complicité contagieuse et rafraichissante où la simplicité d’être est à l’honneur.  Soutenue par la liberté de prendre des envolée ingénieusement improvisés autant dans sa poésie que par le jeu musical avec les musiciens du quintette. 

https://www.youtube.com/watch?v=fcJy7LNGVPc

À mesure que j’agis, j’assagis.

J’agis : texte Danielle Richard, musique Patrick Dostie-Danielle Richard

Bonne écoute et partages-moi tes impressions.

Je fais quoi de ces temps-ci?
Je cours, je fuis.  J’agis, m’assagis
Et j’avance aussi.
Je fais quoi de mon temps?
Je prends le temps qu’ça prend
J’attends, j’aide à guérir.  Guérir…  guérir
J’en ai jamais fait tant

Dans le coeur de mon ami
J’entends le mal qui cri
Aux prises avec une onde de choc
Dans le corps de mon ami
Je sens le mal qui cri
Aux prises avec une onde de choc

Je fais quoi de ces temps-ci?
Je saisis l’occasion quand vient le temps de choisir
Si c’est pour maintenant ou plus tard
Je fais quoi de tout mon temps
Pour moi ou pour un autre
Au fond qu’est-c’que ça change
J’en apprend toujours et encore.

Dans le cœur de mon ami
J’entends sa joie de vivre
Danser avec une onde de choc
Dans le corps de mon ami
Je sens vibrer sa vie
Qui joue avec une onde de choc

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Le Devoir Bernard Lamarche

La Cage de Bruits pour ouvrir l’esprit

https://www.ledevoir.com/culture/musique/94826/la-cage-de-bruits-pour-ouvrir-l-esprit

La Cage de bruits est une formation réellement atypique. Groupe d’allégeance hardcore, La Cage n’est pas de stricte obédience. Pouvoir, le dernier projet sur disque de la formation de la chanteuse et multi-instrumentiste Danielle Richard, toujours portée vers l’exploration musicale, plongeait encore davantage dans les voies de l’expérimentation. Le disque est sorti en juin dernier, mais La Cage de bruits se faisait silencieuse depuis. Lors des prochaines semaines, elle se fera voir davantage.La Cage de Bruits a cette faculté de mêler les genres. Jazz, musiques du monde et métal se retrouvent dans cet univers sonore qui rallie autant les «métaleux» que des amateurs portés par le goût d’aventures sonores. Dans le passé, la formation a proposé des concerts éclectiques, où se mêlaient danse contemporaine, ambiances tribales et un propos acéré socialement. Ces biens nommés «Carrefours des antipodes» ont mené le groupe à assumer encore plus son appétit de découvertes.

Danielle Richard est toujours la voix élastique de la formation. Son registre est fascinant, elle qui est capable d’envolées jazz, d’épouser les sonorités des chants bulgares ou encore de pousser de sidérants cris gutturaux. Elle explique que les changements au sein des membres du groupe ont animé la pulsion déjà forte de celui-ci pour une réelle création: «Nous avons aujourd’hui deux batteurs, qui sont aussi percussionnistes et qui ont une vision assez éclatée». L’un deux, Steve Dumas, joue avec des compositeurs de musique actuelle. Lui et Michel Couture complètent le groupe avec le guitariste Patrick Dostie, qui tient le fort depuis les débuts de la formation.

Les Carrefours des antipodes «étaient des laboratoires sonores, où on faisait des expériences chimiques, c’est-à-dire la chimie entre nous et avec le public. On voulait explorer les possibilités de notre musicalité. On a fait des études en jazz, en musique actuelle, en classique; on a tous nos diplômes. On a voulu ouvrir pour trouver notre nouveau centre avec ces nouveaux musiciens.» Ainsi, le groupe force les amateurs de métal purs et durs à sortir des catégories habituelles du genre. «Il faut faire confiance aux gens pour qu’ils s’ouvrent à d’autres horizons», dit Danielle Richard.

Par exemple, Otage et Le Temple se sont retrouvées sur l’album à l’insistance de Vincent Peake (ex-Groovy Aardvark), qui a réalisé le disque, et des autres membres de la formation qui ont assumé le fait que Danielle Richard se permette «de renouer avec sa féminité» et de dévoiler une voix musicale comme jamais dans l’histoire du groupe.

Cette voix, Richard la met au service de textes engagés mais non politiques. En comparaison, le précédent disque de la formation, Exutoire, était plus engagé au sens premier du terme. «C’est une vision de société. Il faut se demander ce qu’on fait socialement, jusqu’où on participe, au lieu de chialer.» Fait étonnant, les liens sur le site Web de La Cage de bruits mènent vers des journaux comme Le Monde diplomatique. «On n’a pas une vision globale des choses, ni une vision extérieure. C’est une autre suggestion à l’ouverture», commente Richard.

La Cage de bruits joue demain à l’Hémisphère gauche, le 24 novembre 2005 au Café Chaos (un concert-bénéfice pour le comité des sans-emploi) et le 17 décembre 2005 à la Place à côté, pour un concert de Noël.

Bernard Lamarche 2005/11/11

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Le Devoir Bernard Lamarche

Danielle Richard mulit-forme

https://www.ledevoir.com/culture/musique/12888/musique-danielle-richard-multiforme?fbclid=IwAR3iiFJK0pyyrA_5efa1TFCXEZxm8Fm3txowPnLgy8l53K_B0dBYsFpC5J8

C’est à une invitation irrésistible qu’a eu à répondre Danielle Richard, de la part des maisons montréalaises de la culture. La chanteuse et screameuse de la formation métal hardcore La Cage de bruits pourra faire étalage de la polyvalence de ses talents vocaux à partir de ce soir. Elle s’apprête à faire une mini-tournée de trois maisons de la culture, pour un spectacle qui mêlera ses divers intérêts.Entre le chant bulgare, le jazz et le hardcore, Danielle Richard fera montre de ses multiples talents, dans la série «Voix de femmes». Une preuve que l’underground n’a rien d’unidimensionnel.

Depuis la sortie de l’album Exutoire, il y a un an, La Cage de bruits a fait parler d’elle. Au point de devenir lauréate bien méritoire du groupe punk-hardcore de l’année aux derniers MIMI’s, le gala de l’underground. Le quatuor se porte bien même s’il s’est transformé en trio (le bassiste a quitté la formation) et la réponse positive de la critique et des fans au premier album permet de croire qu’un second disque ne saurait tarder. Entre-temps, Danielle Richard, celle qui s’échine les cordes vocales pour gueuler haut et fort la défonce de la formation, prête sa voix à d’autres amours. «C’est Liette Gauthier, de la Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville, qui m’a invitée», raconte la jeune femme.

Les deux femmes se connaissent depuis une dizaine d’années, à l’époque où Richard fondait l’ensemble vocal Tangra, consacré au chant traditionnel bulgare. «Ce groupe était une première tentative de former un band pour créer La Cage de bruits.» Avec trois Bulgares à bord (dont l’acteur Peter Batakliev), le groupe était également formé de Patrick Dostie, actuel guitariste de La Cage de bruits, un vieux compagnon de route de la chanteuse. La chanteuse principale de la formation était alors Stefka Iordanova, qui a travaillé avec Carbone 14, le groupe français Deep Forest (on l’entend sur leur dernier opus, Detected Music) et qu’on entend notamment sur les Jongleries élastiques (1995) de Miriodor, une des plus vieilles formations de musique actuelle au Québec (dont le noyau dur est formé de Rémi Leclerc, Bernard Falaise et Pascal Globensky). De Iordanova, Richard explique que «c’est elle qui [lui] a montré la technique de voix bulgare».

Richard pourra donc faire un retour aux sources pour les trois concerts. «J’étais étudiante de Karen Young à l’université. En travaillant comme choriste avec Karen, j’ai fait des shows multiethniques. Elle mélange tous les styles et se fout des étiquettes qu’on peut lui donner. Je suis un peu comme elle.» La carte blanche qu’on lui accorde lui permet, presque dix ans plus tard, de monter le même genre de concert. «J’ai pu rencontrer une foule de musiciens du monde entier, dit-elle, dont Gustavo Cabili», guitariste et compositeur argentin qu’on retrouve sur scène avec elle.

Le spectacle promet un survol panoramique du métissage culturel à travers lequel Richard est passée. Une vingtaine de chansons ont été choisies dans un répertoire qui chevauche la Bulgarie, l’Inde, le Québec et l’Argentine, sur des thèmes proches de ceux de La Cage de bruits: la féminité, la terre, l’écologie. L’exploration se fera à travers le blues, le gospel, le jazz et d’autres compositions inédites, aux ambiances multiethniques et contemporaines, promet la chanteuse, qui se promène avec son ventre bien rond de six mois de grossesse. «J’ai aussi chanté dans un band de gospel. On a fait la tournée des cafés chrétiens et joué dans les églises. J’ai même chanté à l’oratoire pour une conférence sur la paix.» Avec son guitariste, elle a aussi tâté du jazz, pendant sept ans, avant de fonder La Cage de bruits.

La Cage de bruits au grand complet sera sur scène avec la chanteuse. Ainsi, à la batterie, on retrouvera Isabelle Allard, une batteuse franchement dégourdie qui martèle les tambours pour La Cage… Y aura-t-il des passages heavy dans le concert? «Non. Les maisons de la culture voulaient quelque chose de plus doux. Et je trouvais ça intéressant de montrer un autre côté de nous. Les gens peuvent penser qu’on est des gros métals qui prennent des grosses brosses et qui fument du pot. On s’est calmé pour ce show-là», poursuit Richard, en rigolant.

La formation Les Zalarmes, issue d’Hochelaga-Maisonneuve, sera également de la partie. Il faut dire que Richard a fait sa part dans le monde de l’enseignement, notamment durant neuf ans au Cégep Saint-Laurent (dont une année à temps plein, en chant jazz). Les Zalarmes proviennent de La Chanterie, une école de chant où elle travaille. D’ailleurs, deux des élèves de Richard vont l’accompagner, Annie Saumure et Nadine Goulet. «C’est bien de voir ses efforts fleurir, de voir que ce que j’enseigne porte ses fruits. Je ne me sens pas toute seule.»

Le prochain album de La Cage de bruits, annonce Richard, devrait être plus exploratoire, en «conservant son côté rough. Je suis en train de montrer à Isabelle comment jouer des tablas indiens. On va aller puiser de ce côté-là. Cette nouvelle approche va amener une nouvelle dynamique. Je suis contente qu’on se fasse reconnaître dans le milieu punk-hardcore, mais je ne considère pas appartenir à cette catégorie-là comme telle. Mais ce côté agressif reste toujours moi». À voir, avant que ne soit entamé un nouveau chapitre. Entrée libre.

Bernard Lamarche, Journal Le Devoir 2002/10/09

Le 9 novembre 2002 à la Maison de la culture Plateau Mont-Royal

Le 16 novembre 2002 à la Maison de la culture Ahuntsic/Cartierville

Le 30 novembre 2022 à la Maison de la culture Rosemont Petite-Patrie

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Voir.ca Éric Parazelli

https://voir.ca/musique/scene-locale/2001/12/06/eric-parazelli-la-cage-de-bruits/

Heureusement, il n’y a pas que des esprits obtus parmi les groupes qui font avancer la scène indépendante. Certains, comme La Cage de bruits, essaient de poser un regard lucide sur l’intérieur de l’âme humaine, ses excès et les conséquences de ceux-ci. Avec Exutoire, l’excellent premier album complet de La Cage, la chanteuse et auteure des textes Danielle Richard s’attaque de façon intelligente et sensible à toutes les formes de manipulations, qu’elles soient génétiques, sociales, politiques, économiques ou émotionnelles. Un choix assumé et mûr, en lien direct avec une démarche intellectuelle équilibrée: « Quand tu te rends compte que ta musique est écoutée et qu’elle intéresse le monde, m’expliquait Danielle à l’autre bout du téléphone public, ça te fait réaliser que c’est peut-être important de dire des choses pertinentes. Et moi, ce qui m’a toujours intéressée, c’est l’être humain et son évolution, sauf qu’avant c’était plus introspectif. Depuis, j’ai fait pas mal de recherches; et comme les livres, les films et les chansons ont eu un grand impact dans ma vie, c’est important pour moi d’écrire des textes en conservant totalement mon intégrité. Parce que si j’ai quelque chose en dedans de moi qui crie comme ça, je ne peux pas passer ma vie à faire mon épicerie, payer mon loyer sans rien dire. De plus, j’ai la chance d’avoir une belle gang de musiciens qui me suivent dans cette intégrité. » Le 12 décembre, au Bleu est noir, on célébrera l’anniversaire de deux membres de cette belle gang (Patrick, guitariste, et Martin, bassiste), alors que La Cage de bruits partagera la scène avec une autre gang de bruyants: Xplicit Noïze. Pour du bruit intelligent. Éric Parazelli, Le Journal Voir 2001/12/06

Plume libre de la nuit

Quelque part sur la ligne du temps, j’écris accoudé sur ma table.  Chassant l’inconfort de l’insomnie pour que valse à nouveau l’usure de la mine accoutumée de mon crayon.

Je te partage mon plaisir.  Tant le vertige me prend comme l’amant laissant sa trace sous la peau frémissante.   Je me remémore des fragments de textes que j’ai lu aujourd’hui.  En réponse je t’écris.  Nous invente l’histoire vivante d’une âme et les aventures de son passage sur les jardins de l’Éden Terre.

Admiratrice de ces fins danseurs sur les horizon du  délire des images, qui savent savamment coucher les sonorités sur tous ces mots alignés que je prend plaisir à réciter.   M’inspirant des témoignages des auteurs des plus belles plumes modernes qui résonnent jusqu’à ma moelle.

Glisse mon crayon sur ce papier velouté.  Luxuriante richesse de pouvoir le laisser prendre sa fuite.  Retraçant au passage l’incompréhensible.  Revisitant l’étrangeté de rêves passé.  M’imbibant d’une de ces nuits profondeur sommeil.  Y sentir vibrer le sens caché comme un sacre de présage.  Marcher lentement sur le rivage d’une fragile mémoire.

Tracer des mots sans en comprendre la trace.  Remplir la mission de remplir une page.  Sentir le devoir s’accomplir de remettre en marche la créative démarche.  Écrire comme on part prendre une marche.  S’activer sans but.  Goûter à l’élan sans plus.  Laisser l’instinct prendre toute la place et nous frapper de plein fouet tant les joyaux s’y dévoilent.   Aux délicieuses heures de relecture.

Honorer la responsabilité de garder ouverte les portes de l’inconscient.  Pour que les sagesses occultés par la rigidité de la compréhension immédiate.  Y laissent des traces sur les méditations à venir.  Et effleurer le sublime d’un moment qui bientôt saura venir.  Qu’écrire.

À cet autre moi de l’avenir.  Ne raconter qu’entre les lignes du délire.  Tout ce que l’être ose être.  Dans toute son imperfection infinie ne raconter que la vie.  Qu’une conscience qui ne s’observe qu’a travers ces yeux qui lisent.  Cet autre toi du moi dans cet autre moi du toi.  Ah tiens!  Te revoilà de nouveau.  Toi.  Comme on se retrouve!

Vertigineux tourbillon d’une spirale.  Dont je te parle depuis si longtemps déjà.  Qu’ensemble on peine à percevoir et qui pourtant.  S’impose dans notre conception de la réalité.  À mesure qu’évolue notre voyage sur ces vivants continents.  Toi, mon autre de moi.

Ma plume libre de nuit récolte des fruits cueillis à même les arbres de vie qu’enveloppe la dure mère de notre moment, ici.  Cette impression omniprésente de nos réalités parallèles.  Toutes inter-connectées entre-elles.

Je te considère, te pressent dans notre intemporel.  Comme toutes ces autres vies qui se vivent à côté de nous.  Étrangères tout autant que familières.  Toutes les unes autant que les autres.  Autant dans les mondes de l’éveil que dans ceux du rêve.  Je te considère à même ma présence à travers la ligne intemporelle du temps.

 

L’Or

L’Or légèr dans les rayons du matin

Avant que ne se pointe tout à fait le jour

Avant que les tâches et les soucis n’entachent

Les pages immaculées de la blancheur ouverte

 

 

Bien au delà des nuages et des tempêtes

Qui me voilent la tête d’impercus chagrins

L’Or légèr dans les rayons m’atteint

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Des nouvelles de L’Oiseau racine

  Vivre à deux vitesse

nouvelle chanson du projet de L’Oiseau racine

Je viens te partager aujourd’hui l’évolution des dernières semaines de mon travail créatif et répondre à une question qu’on m’a posé sur la méthode d’écriture que j’utilise pour composer ma musique.

Alors, qu’est-c’qui se passe avec moi ces jours-ci?

Eh bien, j’écris beaucoup de textes avec ma plume libre pour me préparer du matériel ressource en vue d’une période intensive de quatre mois d’écriture de chansons. 

Mon but est d’étoffer le nouveau répertoire de L’Oiseau racine pour en faire un album concis des plus belles chansons jazz progressives québécoises jamais écrites!  Je fais des blagues ambitieuses, mais c’est pas faux de dire que le répertoire jazz en français est plutôt mince et qu’on fini par toujours chanter les mêmes titres.  J’ai envie de nouvelles chansons, à ma façon.  Envie de nouveaux défis musicaux et de chansons qui permettent de l’espace pour improviser tout notre saoul. 

Qu’est c’que c’est le son de L’Oiseau racine?

Pour te donner une idée, je te partage le témoignage d’un fan de première heure.  Sa perception me semble juste et plus claire que la mienne qui a le nez collé sur les chansons.  

Marc-André (Peace) –  « OK… C’est vraiment incroyablement beau votre projet! J’adorais déjà ce que javais entendu et ça ne fait que continuer! Pour les vieux de la vieille comme moi, on sent une continuité avec La Cage de Bruits. Quelque chose qui coule naturellement, sans cassure. Ce n’est pas une rupture avec ce que vous avez fait dans le passé, mais plutôt une forme nouvelle d’expression qui vient autant nous chercher dans les tripes.
On y sent le côté exploratoire que vous avez toujours su mettre de l’avant, supporté par des mélodies qui font du bien, qui nous bercent l’âme tout doucement. Des textes qui « fessent » autant que dans le temps, mais avec un gant de velours cette fois. Et de l’espoir! Pis ça c’est pas mal pratique dans le monde dans lequel on évolue!
Et tout ça, c’est seulement après ma première écoute! Je vais avoir besoin de ré-écouter les pièces quelques fois pour m’en imprégner davantage. Surtout que Danielle en dit beaucoup dans ses textes, et je ne parle pas là de quantité de mots, mais de la charge de ceux-ci.
En résumé, je dirais que votre projet est fabuleusement harmonieux, réconfortant, sincère et juste assez ébranlant! »

 

Effectivement, maintenant que tu le mentionnes Marc-André, je le vois.  C’est de La Cage de Bruits améliorée qui ouvre la Cage et ne cherche plus à faire du Bruit.  Je m’amuse à dire qu’une fois que la Cage s’est ouverte, un oiseau neuf en est sorti.  Comme un phoenix qui renaît de ses cendres.  Un oiseau rare qui est là, dans le présent. 

Je me rend compte avec gratitude qu’il nous faut en profiter maintenant pour en prendre soins.  Parce que je comprend maintenant qu’il ne sera pas toujours là.  Je dis cela justement parce que l’aventure de la Cage de Bruits fut extraordinaire, je n’aurais jamais eu envie que ça cesse et pourtant…  Autant que l’envie d’y retourner jouer avec les merveilleux musiciens qui en ont fait parti ne manque pas de me hanter, elle est indéniablement chose du passé. 

Aujourd’hui je suis ailleurs, j’avance et ma quête me pousse vers l’avenir.  L’Oiseau racine est le messager de mon monde intérieur actuel et il faut le saisir au vol.  Embarquer dans le voyage et en profiter pleinement.  Je suis honoré de jouer aux côtés des musiciens qui en font parti et ceux qui en feront parti au cours du grand voyage que je prévois faire avec ce projet.  La liberté créatrice qui en émerge me stimule à pousser plus loin ma plume et mon envol.  C’est un plaisir qui soigne en profondeur.

Comment je m’y prend pour écrire ces chansons-là?

J’aime marcher et laisser le rythme de mes pas se subdiviser en séquences de 4, 5, 7 ou 8, 9 pas.  Je claque des doigts pour y faire des accents ou des contre-temps.  Je marche comme ça autour de différentes cellules jusqu’a ce que l’inspiration me donne une phrase en dictée.  Une phrase qui deviendra la « riff » pour la basse ou le guide mélodique de la série d’accords.   Parfois je chante une progression d’accords complète en arpège.  Je la chante à répétition, y déconstruit les modes possible d’improvisation comme une transe jusqu’à l’entendre dans ma tête sans devoir la chanter.  Ensuite, je m’amuse à improviser dessus. 

Intense et omniprésente, la chanson commence à prendre le dessus sur mon quotidien.  C’est là que je sais que je tiens la ficèle d’une nouvelle chanson.  Elle joue en continu dans ma tête jours et nuits.  Elle se fait muse.  Comme une radio qui reste ouverte en bruit de fond, je peux avoir une discussion avec quelqu’un et elle joue encore et encore même quand je dors.

Le texte émerge d’une page de mon cahier noirci que j’ouvre au hasard ou encore, il vient du sens que prend ma vie durant les jours hantés par la mélodie.  C’est une étrange sensation agréable que de laisser les choses se faire sans penser à faire autrement qu’écouter respectueusement une sagesse plus grande que soi nous guider.  Veiller à tasser l’égo, la peur ou l’orgueil sans me laisser déconcentrer.  Garder l’oreille chasseuse de l’oiseau rare qui vient chanter à l ‘aube.

C’est comme ça que les chansons viennent se déposer sur ma ligne thélépatique. 

Pour ce qui est de la poésie des textes.  Je me prépare longtemps d’avance en écrivant presqu’à tous les jours.  Je ne cherche pas le sujet, je laisse venir ce qui m’habite et nourrit mes recherches.  Lectures, documentaires, informations, actualités, expositions d’autres artistes, discussions…. Tout ce qui émerge du quotidien. 

Pour écrire, j’ai besoin du silence total.  De l’absence de mouvement autour de moi.  Je profite des rares moments où je suis seule pour libérer ma plume sur mes cahiers noirci.  Souvent quand tout le monde dort la nuit.  J’ai besoins d’être disponible pour entrer dans une forme de transe imposée par l’inspiration.  Une transe qui parfois prend la forme d’une dictée de mots qui me viennent avant que l’égo n’ait eu le temps de censurer quoi que ce soit.  Mon seul acte de présence consiste à veiller à ne pas laisser l’égo obstruer le travail justement! 

En fait, je me sens comme en état de méditation où je laisse passer mes pensées limitantes sans pour autant embarquer dans leurs histoires.  Je laisse les autres mots se tracer d’eux même et prend plaisir à sentir le crayon glisser sur les lignes de mes pages blanches.  Le sens que prend les mots est guidé par mon intériorité, mon ressenti au contact de mes enjeux et de notre actualité collective.  Et parfois, j’ai l’impression qu’il vient de plus grand que moi et que je n’ai qu’à écouter pour apprendre.  C’est un mystérieux rituel que j’adore. 

L’élan vers l’autre

Pastel gras dessiné par Danielle Richard

L’élan vers l’autre

Tout geste posé vers l’autre est un élan d’amour.  Tout geste est posé par besoin de communiquer l’intime émergence d’amour qui émane de l’être.  Une forme d’invitation à la solidarité.  Vaincre l’impuissance face à l’isolement des fausses solitudes.  Ainsi soigner les attentes et les atteintes de nos intimes souffrances.

Tout geste posé vers l’autre est une impression persistante qu’une conscience nous relie tous à tout moment.  Une connaissance innée nous observant par dessus l’épaule, nous épaulant dans nos efforts à transmettre toute fluide idée du moment.

Et c’est à ce moment que mon « je » expérimente le sentiment de faire parti d’un tout.  Le « nous » qui sommes tous une racine de ce « je ».  Et c’est à partir de ce moment que je te propose l’idée qu’on peut prendre soins du « tout » à partir du « je ».   À partir de notre responsabilité individuelle à prendre soins du lieu source.  À partir de notre responsabilité à soigner le bien-être du « je ».  Soigner son équilibre, en stimuler le potentiel de sa créativité rayonnante.

Pour ma part, transmettre mes idées par écrit me sert à matérialiser dans le monde les perceptions que nous possédons tous déjà à la source même de nos voyages incarnés.  Écrire noir sur blanc ce que plusieurs d’entre-nous expérimentons déjà.  Le nommer pour laisser l’expérience se répandre et prendre racine plus loin.  Réfléchir, discuter.  Se faire miroir.

Une mémoire s’éveille, s’étire doucement, s’articule dans nos vies.  Transforme peu à peu notre manière d’oeuvrer dans le monde, nos métiers, notre culture, notre façon d’accompagner nos enfants.  Nos croyances se transforment, se questionnent, deviennent créatives et changent.  Quelle belle époque de grands changements!  Tous ces terreaux fertiles communs sur lesquels expérimenter nos humanités, nos apprentissages.  Affrontant les dualités de l’ancien monde et la cruauté des solutions qu’il propose.  Nous le questionnons sérieusement, agissons autrement en réponse.   Réaction, réflexion, action.

T’écrire, humblement.  Partager ma réflexion sur l’autre versant des choses devient mon symbol d’espoir.  Dans le jeu de l’auteure, je me poste en grande exploratrice à travers « mes cahiers noirci » qui se succèdent de plus en plus vite sous la valse de la mine que parfois je te re-transcris ici.

Mais surtout, le plaisir de transformer ces mots en chansons et prendre le temps d’aller te les chanter aux soirs de concerts.  Fraterniser, en jaser et s’amuser ensemble à refaire le monde.  Puisque notre existence ici  même est un beau carré de sable à partir duquel on est invité à créer.

Changeantes

Aquarelle sèche de Danielle Richard

Changeantes

Étrangeté de mon corps qui change
Quitte la forme ronde de l’innocence
Qu’enfant on attribuait à l’ange

Passée la ronde forme femme
Qui détournait le regard du désir
La cape fluide enfin se referme

Sous l’élégance de la grâce fin
L’expérience fortune se raffine
De tout geste approprié à l’instant

La lenteur défile les jours tranquilles
Les ambitions se déposent lentement
Sur le regard jeté derrière l’épaule

Qu’ai-je semé pendant tout ce temps
Que du vent n’était-ce pas tant
Et pourtant je me sens pleine

Je déborde d’envie de partage
Mais mon corps me défie, se rebelle
Crie toutes ses douleurs nouvelles

Même dans mes insomnies me boude
Paralysant mes élans fougues
Aux heures productives d’avant

Comme un jardin qu’on redonne à la nature
Mon instinct redevient sauvage
Entêté, mêlé telle une vraie mule

Insouciante des froissants ravages
Je n’ai plus le coeur à piler sur le mien
Pour satisfaire les caprices des faibles

Dans mon épicentre s’érige la déesse
Droite, solide et puissante
De toutes les femmes de l’histoire

En son coeur tout l’amour de la sagesse
De reconnaître l’enfant univers
Même s’il s’entête au pouvoir et la guerre

Stable mon centre berçant à la transe
De la spirale éternelle de toute chose
De la mère-terre à la racine de l’être

Veillant à l’éveil de la conscience
À nos mémoires enfouies profondes
Libres penseurs de l’entier monde.

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